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LES CORPEAURELLES, SAMANTHA MAVINGA & LEUR CRÉATION AU FIL DES HÉRITAGES

LES CORPEAURELLES, SAMANTHA MAVINGA & LEUR CRÉATION AU FIL DES HÉRITAGES

Depuis 2022, Get Down accompagne la compagnie Les Corpeaurelles sur différents projets. Les Corps-peau-elles se composent de 5 danseuses/interrpètes : Samantha Mavinga, Sarah Hajar Bouchrita, Raquel Suarez Dueñas, Nathalie et Doris Bokongo – Les Mybalés. Le nom de la compagnie reflète la diversité de leur couleur de peau, traduisant ainsi leurs origines et leur connexion en tant que femmes, ce qui favorise un sentiment collectif entre elles.

Au fil de leurs carrières respectives, elles ont progressivement tissé des liens naturels entre elles, et plus particulièrement grâce au style House dans lequel elles excellent toutes les cinq. 

Le partage de croyancesd’origines similaires et d’une vision commune a suscité en elles le désir de collaborer à un projet commun.

Leur devise : « S’assembler sans se brouiller, discerner sans se séparer ».  

À travers leur première création « Au fil du temps », elles ont souhaité exprimer le fait d’apprendre à se connaître, s’assumer, dévoiler leur véritable personnalité, tout en illustrant cette union qui les lie. La suite de ce projet appelé « Au fil des héritages » a été élaboré par la suite dans le but de mettre en avant la transmission entre générations, ce qu’elles ont hérité de leurs mères et ce qu’elles transmettront à leurs propres enfants. Pour les Corpeaurelles, « il est essentiel d’être en harmonie avec ce qu’elles vivent à l’instant présent ».

Les Corpeaurelles aspirent à se produire dans différents lieux et événement à travers le monde, qui mettent en avant la femme, les traditions, les origines de chacune, ainsi que la discipline House. La transmission étant une valeur importante à leurs yeux, elles aimeraient proposer des camps et stages de danses dans leurs pays respectifs. Pour certaines d’entre elles, « le fait de se retrouver dans la source de leur origine, leur permet de renouer avec leurs racines ».

L’idée d’organiser des stages entre danses et développement personnel autour de cette transmission leur tient particulièrement à cœur. Elles souhaitent encourager les participant.e.s à être authentiques et à partager leurs expériences mutuelles. « On utilise les mêmes parties du corps pour danser, mais la manière dont nous le faisons varie en fonction de nos origines. C’est ce qui rend la danse particulièrement captivante ! »

Ces artistes véhiculent un message positif d’émancipation pour toutes les femmes qui luttent pour leur place. 

L’existence d’un tel collectif, qui s’exprime sur scène, offre un mélange novateur fusionnant la House, Hip-hop, le Breakdance et les danses traditionnelles de chacune. Ce mix promeut des valeurs telles que le partage, l’échange et l’acceptation de soi et des autres. « Le Hip-hop étant souvent perçu comme un domaine plutôt connoté masculin, des préjugés peuvent émerger lorsque les femmes se retrouvent en compétition directe avec les hommes. » Samantha Mavinga, chorégraphe des Corpeaurelles, n’a jamais accordé d’importance à ces préjugés. Artiste aux multiples facettes, Samantha donne des cours, anime des workshops, participe à des battles, exerce en tant que chorégraphe, et se produit régulièrement sur scène. Son truc c’est le freestyle. Dans chaque projet, l’important pour elle est de pouvoir s’exprimer librement et s’amuser.

Son rapport à la danse actuelle s’est forgé par le manque de mentor lors de sa jeunesse. En effet, beaucoup de professionnel.le.s reconnu.e.s sont parti.e.s faire leurs carrières à l’étranger ce qui a provoqué une coupure dans la transmission des diverses disciplines de street dances. Paradoxalement, ce phénomène a incité les nouvelles générations à se réinventer et à renforcer leur solidarité face à eux-mêmes. 

Cela a permis à Samantha « d’acquérir de l’autonomie, de voyager et de rapporter des expériences et des informations en Belgique pour les transmettre à ses élèves. Sa génération fait en sorte que la nouvelle puisse cette fois avoir les codes et la matière pour pouvoir représenter le pays à l’étranger. » Selon elle, « la Belgique a été sous-estimée, mais aujourd’hui elle gagne en importance et le monde prend conscience du talent des danseur.euse.s de ce pays. »

Retrouvez « Au Fil des Héritages » de la Compagnie Les Corpeaurelles le 16 mars 2024 au Centre Culturel Jacques Franck