Une nouvelle artiste entre dans la team Get Down, et pas des moindres. Betty Mansion est une danseuse bourrée de talent qui va nous faire plonger dans son univers distinctif immédiatement reconnaissable. Son style atypique questionne la notion de beauté. Trop souvent jugée par son physique dans le domaine de la danse, elle décide de briser les codes en d’adoptant l’inverse, des angles de vues moches et des mouvements délibérément décalés. Au fur et à mesure de sa carrière, ses créations personnelles occupent une grande place dans sa vie, à la fois parce qu’elles rencontrent du succès et qu’elles ont une signification particulière pour elle. 

Avec humour, elle donne vie à des personnages qui assument pleinement leur sensibilité. Cette facette de sa personnalité a toujours été présente en elle, mais elle a pris une importance significative à un moment clé de sa vie. Un jour, l’artiste reçoit une mystérieuse newsletter proposant des stages de clowns. Intriguée par l’offre, elle se lance. Les intervenants Médhi Beduin et Tristan Letellier ont déconstruit le cliché du clown au nez rouge et aux blagues légères. C’est la rencontre avec une délicatesse et une empathie profondes au sein du monde des clowns, une découverte qui résonne particulièrement pour la créatrice. Aujourd’hui cela fait partie intégrante de sa vie. Betty est membre de la troupe de cirque Les Josianes et vit au quotidien dans une caravane entourée de cette vaste famille artistique.

En tant que danseuse, chorégraphe et également professeure de danse, elle constate que son style peut représenter un réel défi pour les élèves. La danse comporte une dimension plutôt narcissique, où l’on aspire à se sentir belle.au et à briller. Parfois, Betty propose exactement l’opposé, et surmonter cette peur peut s’avérer difficile. Les émotions sont intenses, et il lui est arrivé quelques fois d’essuyer des larmes.

Pour assurer une ambiance détendue, elle propose une chorégraphie bien définie au début des cours qui invite les participant.es à ressentir la puissance du groupe et à se libérer dans un cadre spécialement pensé pour cela. Peu à peu, l’improvisation fait son entrée, apportant une dimension plus personnelle à l’expérience.

Les enfants se révèlent être une clientèle exceptionnelle, n’ayant pas encore adopté le prisme complexe de l’adolescent ou de l’adulte. Elle tire son inspiration de cet esprit juvénile pour élaborer ses chorégraphies, car les enfants sont plus en phase avec leur instinct et n’hésitent pas à exprimer leur spontanéité. En s’immergeant dans la musique, Betty concocte des chorégraphies qui mêlent pas commerciaux et postures loufoques pour rompre avec une esthétique trop lisse et insuffler un esprit loufoque. 

Elle a appris à surmonter ses doutes lors de la création de ses chorégraphies, seule devant son miroir, en imaginant des pas absurdes. Aujourd’hui, elle sait que lorsque cet enseignement est transmis aux danseur.euses, la magie opère et le mouvement commun révèle son univers spécial. En fait, c’est grâce au projet « Summer Time » que Betty a pleinement assumé son processus créatif, et ce, malgré la simplicité avec laquelle elle a conçu la chorégraphie. 

« Parfois, la complexité n’est pas nécessaire, car ce qui peut sembler simple pour elle, est moins évident pour les autres. »

Le clip a suscité un grand engouement, devenant même une tendance pendant la période du Covid.

Betty Mansion a commencé à donner des cours à l’âge de 14 ans, à voyager et faire partie du monde de la danse. Elle observe une certaine évolution du secteur de la danse, même si cela ne se reflète pas nécessairement à l’écran. À ses yeux, les émissions de télévision restent figées dans des choix classiques, déjà vus et revus. Son souhait est de semer sa graine de folie et, si possible, d’éveiller la conscience de ses élèves et du public afin qu’ils se sentent plus libres d’être eux-mêmes. 
Son prochain spectacle reflétera son identité : un ballet à la fois absurde et précis, résultant de son projet OH SUMMER, impliquant des artistes tels que Roxane Hardy, Isabelle Audoan et Jerome Louis qui lui sont chers. Get Down se réjouit de l’accompagner sur ces nouveaux projets qui promettent d’être flamboyants. Ready to get in Betty’s pool ?

© Pierre DLK Photography