
INTÉGRATION DES STREET DANCES DANS LE PAYSAGE CULTUREL BRUXELLOIS
Extrait du mémoire de fin d’études par Amanthe Bazas
Dans l’effervescente scène de la culture Hip-hop et plus particulièrement dans l’univers des street dances, une question cruciale se dessine : celle de la professionnalisation des danseur.euse.s. En effet, au carrefour de l’expression artistique, des enjeux socio-économiques et de la quête de reconnaissance, la professionnalisation des danseur.euse.s de Hip-hop à Bruxelles devient un sujet de réflexion essentiel.
En étudiant les multiples facettes de cette dynamique, en scrutant les facteurs, les obstacles et les rôles des acteurs impliqués dans ce processus complexe, nous réalisons que si peu de données existent sur la pratique des street dances dans l’espace culturel bruxellois, celles-ci indiquent toutes un manque d’opportunités dans l’entreprise de la pratique professionnelle des danses dites urbaines.
Née de l’esprit de revendication dans les années 1980, les street dances, dans leurs formes multiples, sont souvent confrontées à une remise en question de leur légitimité en tant que pratique artistique. Celles-ci sont beaucoup moins reconnues, aussi bien au niveau institutionnel et professionnel qu’esthétique, puisqu’elles répondent à des codes différents, auxquels les institutions sont souvent peu habituées.
La culture Hip-hop est une culture extrêmement libre qui se construit de manière innée, surtout au travers de ses participants. C’est également un art qui s’est historiquement développé dans la rue. Bien que les entraînements et certains événements aient toujours lieu dans l’espace public, de plus en plus d’acteur.rice.s œuvrent afin de faire entrer cette pratique dans des lieux dédiés, qu’il s’agisse de freestyle ou de création. Cependant, le but n’est pas d’amener ce qui se fait dans la rue au sein des théâtres, ni de faire du contemporain, mais bien d’ajouter une nouvelle dimension à la culture.
Il ne s’agit pas de transformer un « non-art en art », mais bien de reconnaître la pratique de la danse dites urbaines, sous toutes ses formes, comme un art à part entière.
Si la légitimation d’un art passe par l’édification de carrières artistiques durables et reconnues par le plus grand nombre, il est alors nécessaire de viser une pérennisation de la pratique des street dances. Celle-ci doit passer par des intermédiaires et des structures consacrées à cette mission de maintenance. Elle doit également s’établir de manière durable au sein des grandes institutions programmatrices et subventionneuses, qui ont tendance à reléguer au second plan les financements alloués au secteur urbain par manque de connaissance de celui-ci.
C’est à ce moment-là que des structures comme Get Down interviennent, dans un souci de promotion des street dances et de professionnalisation efficace des artistes qu’elle accompagne.